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Publication du troisième rapport du GRETA sur l’Irlande

viernes, 30 de septiembre de 2022

Le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (GRETA) a exhorté les autorités irlandaises à prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre la traite des êtres humains, notamment en améliorant l’efficacité des poursuites concernant les infractions de traite et en mettant en place des structures d’hébergement spécialisées et une indemnisation pour les victimes.

 PUBLICACIÓN DEL TERCER INFORME DE GRETA SOBRE IRLANDA. El Grupo de Expertos del Consejo de Europa sobre la lucha contra la trata de personas (GRETA) instó a las autoridades irlandesas a que adoptaran nuevas medidas para combatir la trata de personas, en particular, mejorando la eficacia del enjuiciamiento de los delitos de trata y estableciendo refugios especializados e indemnizaciones para las víctimas [El texto continúa en francés].

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Dans son dernier rapport d’évaluation, le GRETA a également exhorté les autorités irlandaises à mettre en place un mécanisme national d’orientation qui garantisse l’implication de plusieurs agences dans l’identification des victimes de tous les types de traite, et à assurer aux victimes de la traite une assistance spécialisée.

Le rapport publié aujourd’hui montre que le nombre total de victimes présumées de la traite en Irlande est passé de 103 en 2017 à 44 en 2021. L’exploitation sexuelle reste la forme d’exploitation prédominante, mais le nombre de personnes soumises à la traite aux fins d’exploitation par le travail – dans divers secteurs dont la pêche, l’agriculture, la construction, la restauration et le travail domestique – a augmenté au cours de la même période.

En outre, le GRETA note que ces chiffres ne reflètent pas l’ampleur réelle du phénomène de la traite en Irlande, en partie du fait des insuffisances persistantes des procédures en place aux fins de l’identification des victimes. La traite aux fins d’exploitation par le travail est toujours insuffisamment reconnue et fait l’objet de peu de signalements, indique le rapport. De même, la traite à des fins d’exploitation criminelle est un domaine où les victimes ne sont souvent pas reconnues comme telles.

Le rapport relève plusieurs évolutions positives depuis la dernière évaluation de la situation en Irlande par le GRETA en 2017. Ces évolutions comprennent la création en 2020 d’un forum des acteurs anti-traite réunissant les ministères, les organismes publics et les organisations de la société civile concernés, ainsi que la désignation de la Commission irlandaise pour les droits humains et l’égalité comme rapporteur national pour la traite des êtres humains.

Néanmoins, le GRETA exprime une inquiétude constante sur un certain nombre d’aspects. Le nombre d’enquêtes sur des infractions de traite a diminué au fil des ans – indique le rapport – et le nombre de poursuites et de condamnations est très faible.

Il n’y a eu aucune condamnation pour traite aux fins d’exploitation par le travail en Irlande, malgré l’augmentation du nombre de cas potentiels détectés. Le GRETA s’inquiète également de ce qu’aucune victime de la traite en Irlande n’a reçu d’indemnisation, que ce soit de la part de l’auteur de l’infraction ou de l’État.

Dans le rapport, le GRETA exhorte les autorités irlandaises à faire en sorte que les victimes de la traite se voient attribuer un avocat pour les représenter dans les procédures judiciaires et administratives, y compris pour demander une indemnisation. Le GRETA estime également que les autorités irlandaises devraient prendre des mesures supplémentaires pour veiller à ce que les victimes de la traite ne soient pas sanctionnées pour avoir pris part à des activités illicites lorsqu’elles y ont été contraintes.

Par ailleurs, le rapport appelle les autorités à intensifier leurs efforts de lutte contre la traite aux fins d’exploitation par le travail, et notamment à prévoir des procédures de signalement sûres pour les travailleurs étrangers et la prestation de services de soutien ciblés. De plus, le GRETA demande aux autorités de revoir l’application du dispositif relatif au travail atypique dans l’industrie de la pêche, afin de s’assurer qu’il comporte des garanties suffisantes contre la traite et l’exploitation des pêcheurs.

Davantage de mesures de sensibilisation et de formation sont également nécessaires pour détecter les signes de traite chez les enfants.

Ce rapport, qui évalue la mise en œuvre par l’Irlande de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, couvre la situation jusqu’au 1er juillet 2022. Il a été publié aujourd’hui en même temps que la réponse des autorités irlandaises.

Source: GRETA