Claude Guéant: «Les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux»
Claude GUÉANT, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, était l’invité de Jean-Pierre ELKABBACH sur Europe 1, pour faire le point sur les différents sujets d’actualité. au sujet de la politique d’immigration, le ministre est revenu sur ses récents propos tenus au journal le Monde. Il a ainsi indiqué que « les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s’imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale ».
LOS FRANCESES, POR MOTIVO DE LA INMIGRACIÓN INCONTROLADA, A VECES TIENEN LA SENSACIÓN DE NO ESTAR EN SU PAÍS. Claude Gueant, Ministro de de Interior, Ultramar, colectividades territoriales y de la inmigración, fue el invitado por Jean-Pierre Elkabbach en Europa 1, para examinar varios temas. Sobre la política de inmigración, el ministro volvió a sus recientes declaraciones a Le Monde. Indicó que «los franceses, a fuerza de la inmigración incontrolada, a veces sentía que ya no estar en casa, o que sienten que ver las prácticas que se les imponen y que no coinciden con las normas de nuestra vida social. «
La phrase est prononcée dans un contexte de montée du FN, de durcissement de la loi sur l’immigration et de polémique autour du débat identitaire sur la laïcité et l’islam. Elle traduit la position difficile de la majorité, obligée d’évoquer une «immigration incontrôlée» pour justifier la nécessité d’un débat sur cette question, au risque de porter préjudice à son propre bilan en matière d’immigration depuis 2002. La gauche a immédiatement fustigé la vision du nouveau ministre de l’intérieur et ex-secrétaire général de l’Elysée.
Martine Aubry, la première secrétaire socialiste, a vite réagi. En visite à Clichy-sous-Bois, elle a dénoncé une manœuvre électoraliste, à quelques jours du premier tour des cantonales. «Avoir les propos qu’a Claude Guéant à trois jours du premier tour et nous faire pleurer des larmes de crocodile en nous disant que le FN augmente, c’est vraiment se moquer des valeurs de la République», a-t-elle lâché.
Pour François Hollande , son prédécesseur à la tête du PS, «le meilleur service que pourrait rendre Claude Guéant serait aujourd’hui de se taire et d’éviter d’utiliser les mots qui sont généralement ceux qui heurtent quand ils sont émis par les leaders du Front national».
Enfin, Harlem Désir, n° 2 du Parti socialiste, a dénoncé une tentative de «doubler le FN sur sa droite», ajoutant, en guise de réponse : «C’est quand l’Etat n’est plus dirigé par des républicains que ‘les Français ne se sentent plus chez eux'».
Le Parti communiste a également réagi, fustigeant une «minable petite phrase indigne», estimant que Claude Guéant était devenu un «rabatteur de voix pour le FN». «Mis en pièce dans les sondages par une opinion publique qui n’en peut plus de leur politique, le pouvoir sarkozyste tente de nous refaire le coup du bouc-émissaire, l’immigré responsable de tout ce qui ne va pas dans le pays», juge le PCF.
Même à droite, les propos de Claude Guéant ont choqué certains. Jean-Pierre Grand, député villepiniste, a qualifié cette phrase «d’insupportable» et «politiquement suicidaire» et dénoncé «une lepénisation au sommet de l’Etat».
Marine Le Pen, elle, a saisi l’occasion pour décerner un satisfecit plein d’ironie à Claude Guéant. Selon elle, le ministre de l’intérieur, en tenant de tels propos,«pourrait être adhérent d’honneur du FN puisqu’il est touché par la grâce, sauf que cela n’annonce que les prochaines élections». Mais elle estime qu’il ne s’agit que de «l’enfumage habituel sarkozyste», d’un essai de récupération politique «gros comme un câble».
Source: Ministére de l’Interieur ; Le Monde